La journée d’études « Regards croisés sur la tolérance(s) » constitue l’étape inaugurale du projet global « Tolérance(s) », inscrit dans l'axe 3 (« Mondialisations, circulations, altérités ») de la MSHS Sud-Est (http://mshs.unice.fr/?p=8820).
Elle se tiendra le vendredi 28 juin 2019, à la MSHS de Nice (salle à confirmer).
Il s’agit d’initier une réflexion interdisciplinaire (Linguistique, Lettres, Histoire, Sociologie...) sur les définitions (explicites ou implicites) du concept de « tolérance », dans un corpus large, tant au point de vue diachronique que synchronique. Le mot souffre en effet d’une (relative) instabilité définitionnelle, qui fait que d’aucuns parlent de « vacillations [...] du concept »1, vacillations notamment sensibles pour la langue vernaculaire, tant en synchronie qu’en diachronie. À partir de l’étymon tolerantia, désignant en latin classique une « constance à supporter », une « endurance », le Trésor de la Langue française identifie ainsi deux sens principaux au mot « tolérance », l’un orienté vers une polarité axiologiquement négative, le terme désignant alors une forme d’indulgence coupable, de laxisme dommageable ; dans l’autre sens, le mot désigne une « disposition à admettre chez les autres une manière d’être, de penser, d’agir différente de la sienne ». La première attestation de ce dernier sens date significativement de 1567, c’est-à-dire d’une époque où la France traverse la longue et douloureuse période des guerres de religion, ce qui s’accompagne évidemment de réflexions politico-religieuses sur un hypothétique « vivre ensemble ». Or le Manuel éducatif « La tolérance, porte ouverte sur la paix » - qui est une pièce importante dans l’éducation à la tolérance préconisée par les Nations Unies - fait encore état « des définitions capricieuses et variables » de ce terme, dont les contours changent, par exemple, selon les langues.
C’est pourquoi nous proposons aux chercheurs intéressés de réfléchir aux définitions du terme, en explorant par exemple les pistes suivantes : En diachronie : quelle est l’histoire du mot « tolérance » ? quelles sont les périodes/ dates marquantes pour l’évolution du mot? Quels sont les événements importants (politiques, littéraires...) pour l’histoire du mot ? En synchronie : quels sont les genres où se pense la tolérance (essai, texte politique, récit de voyage...) ? qui sont les penseurs de la tolérance ? comme s’énonce la tolérance ?
Les propositions (300 mots maximum), qui peuvent consister en une présentation de corpus, une présentation aboutie ou des pistes de réflexion ouvertes à la discussion, accompagnées d’une notice biographique (200 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 avril 2019 à Véronique Montagne (BCL, UCA) : veronique.montagne@univ-cotedazur.fr. Les étudiants de Master et les doctorants intéressés par cette journée sont invités à se faire connaître de la même façon.