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Appel à communication

Qu’il réfère aux dimensions métrique, rythmique, mais aussi structurelle du poème, le nombre, synonyme de cadence ou de mesure dans le vocabulaire de la musique, et défini comme l’harmonie du discours en rhétorique, est associé à la poésie depuis l’Antiquité. Le nombre est aussi au cœur des méthodes statistiques. Il paraît dès lors intéressant de réaborder et d’explorer plus avant les questions que peut soulever la confrontation des textes et corpus poétiques avec les méthodes statistiques et, plus largement, les questions de méthodes d’analyse.

La textométrie, anciennement appelée statistique textuelle ou lexicométrie, propose des méthodes et outils qui permettent une observation quantitative de la forme matérielle de tout type de texte, fondée sur des phénomènes de distribution et de répétition des faits textuels. Les résultats qu’elle génère grâce au renouvellement des parcours de lecture contribuent à caractériser une écriture ou à établir des sériations, des classifications, en particulier génériques.

La poésie présente-t-elle des particularités qui imposent une adaptation des outils d’analyse ou le développement de méthodes spécifiques ? Celles-ci pourront être différentielles, proposer une typologie des textes ou la caractérisation d’un type de discours, tout en ouvrant des pistes vers des modèles statistiques innovants.

Les corpus choisis seront préférentiellement des poèmes — versifiés ou en prose ; ils pourront s’élargir aux œuvres qui incluent des vers comme les œuvres dramatiques ou les romans en vers. On pourra ainsi élever la réflexion au fait poétique et à la poéticité telle que l’entend R. Jakobson et amener une redéfinition du fait poétique par la mise en débat éventuelle de sa spécificité, par une démarche contrastive et analytique qui le confrontera à d’autres types de mise en forme.

Le colloque entend s’intéresser aux méthodes d’analyse de la poésie, qu’elles permettent d’éclairer les procédés formels spécifiques de la poésie par la description des éventuelles régularités ou qu’elles éclairent l’évolution des mouvements et des formes poétiques. Les démonstrations s’appuieront sur des procédures quantitatives et apporteront un approfondissement de la réflexion sur les outils statistiques et le parcours interprétatif que ceux-ci induisent.

Les corpus pourront être pris dans toute aire linguistique. Les communications pourront être proposées en français, anglais, italien.

Le colloque sera organisé autour de trois axes :

  • Poésie et outil statistique

Dans cet axe doivent être abordées les difficultés particulières que pose le corpus poétique à l’analyse statistique et les procédures qui peuvent être déployées pour y répondre. Les questions de métrique, de lexique, de syntaxe, d’organisation phrastique et d’ordre des mots pourront par exemple ètre traitées Une discussion sur des méthodes informatiques innovantes pour le repérage des figures de style sera particulièrement appréciée. Les recherches actuelles en textométrie intègrent la dimension syntagmatique du texte ; l’analyse des cooccurrences est actuellement testée pour les descriptions thématiques et les classifications sémantiques. Une approche critique de ce type de recherche peut être stimulante.

  • Poésie et dénombrement

Plus largement, sont également éligibles les propositions qui présentent une méthodologie faisant intervenir des dénombrements. Il ne s’agit pas de présenter simplement les résultats obtenus à l’aide de tel ou tel outil appliqué à un corpus particulier mais de proposer une réflexion sur une question de méthodologie propre au fait poétique et innovante.

  • Création poétique et nombre

Une part sera laissée à la poésie qui utilise le nombre comme processus de création. La participation d’auteurs de poésie dite numérique est vivement souhaitée, comme expérience concrète et épiphanique de la rencontre entre l’informatique, les mathématiques et la poésie.